Véronique Rosa, Monteuse

Le point de départ de ma carrière.
C'est mon premier long métrage.
J'étais assistante monteuse, et en 1999 les serveurs n'existaient pas. Je travaillais la nuit et en journée la cheffe monteuse, Aïlo Auguste, montait. On se relayait dans la salle de montage. L'ambiance y était studieuse et contenue.

Une vieille dame part à la recherche de son mari.
C’est un film sur la mélancolie, les rêves brisés et les sacrifices d’une vie.

Dans ce long métrage, j’ai osé le rythme du temps suspendu et de l'ennui racontant une existence difficile et un quotidien exsangue sous le poids des traditions.
Entre documentaire et fiction, ce long métrage chinois est empli de beauté et de tragique, la vie âpre des jeunes quittant les montages pour gagner la ville et devenir les nouveaux esclaves du capitalisme socialiste du régime.

Un moyen métrage où j’ai été scripte, puis monteuse.
Voir Maud Wyler donner la réplique à Carlo Brandt sur un plateau et les retrouver dans une salle de montage à travers un autre prisme.
En tant que monteuse, j’ai eu beaucoup de plaisir de travailler sur l’image de Carlo, sa prosodie et son propre rythme et donner à Maud Wyler une impulsion qui participa à l’ascension que l’on connaît.

C'est par un montage alterné entre danse, conflit fraternel, interieur et extérieur, ouverture au monde que ce film tient son rythme. L'enjeu était de jouer sans subterfuges les effets de disparition et d'apparition du danseur mystérieux, dont le jeune reporter s'éprend. Dans ce corps à corps la fluidité était le maître mot et les efleurements aussi légers que le vol d'un papillon. Une poésie visuelle.