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© Daisy Reillet
À propos
La meilleure façon de connaître, c'est de prendre.
Formée au cinéma par passion, c'est à travers les rencontres que Véronique affine l'art du montage, comme un filtre humain. Sa relation au montage est essentiellement instinctive, physique, avec la matière du film, les sons, les images, tout le matériel qui vient des autres. Avec le désir, tout est montage, les voix, les tissus, les couleurs…
"Du réalisateur je prends sa substance, ses envies et je l'embarque. On prend la mer pour partir à l'aventure.
Je venais de réaliser un court métrage. La première fois que je suis entrée dans une salle de montage, il y avait deux filles, la scripte et la monteuse. Ce qui était chouette, c'était ces nanas qui débutaient comme moi. C'était en 1994. C'est là que je me suis sentie chez moi. Avant, j'étais assistante-opérateur, je faisais un peu de cadrage et de direction de photo, c'était mes débuts. Je suis donc arrivée au cinéma par la photo et l'image. Installée dans cette salle de montage, j'ai pris conscience de ce lieu et de tout ce que nous pouvions y fabriquer. Une salle de montage, c'est une matrice, c'est très sensuel. Ce fut un coup de foudre. C'est là que j'ai décidé de quitter l'image et les plateaux, un monde essentielllement masculin, macho et hystérique, et de me dédier entièrement au montage qui est un monde plus intériosiré et plus doux, plus intime. Je me sentais plus près de ce que je suis, plus à ma place.
Ce que j'aime travailler, c'est tout ce qui est à la marge, tout ce qui est grinçant, abrasif, j'aime la difficulté des films et des réalisateurs qui osent de nouveaux langages. Je suis très à l'aise aussi avec des récits plus classiques, parce que c'est une structure essentielle à toutes formes narratives."